Faits divers – Justice

Assises du Puy-de-Dôme : le père égorgeur condamné à 25 ans de réclusion criminelle

Par Eric Le Bihan et Olivier Vidal, France Bleu Pays d'Auvergne et France Bleu mercredi 18 janvier 2017 à 19:55
La cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom
La cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom © Radio France - Olivier Vidal
Abdellah Lehkim était jugé depuis lundi à Riom pour avoir égorgé sa fille de deux ans et demi en septembre 2014 dans l'appartement familial à Clermont-Ferrand. L'homme, qui fait l'objet d'un suivi psychiatrique, avait arrêté son lourd traitement médicamenteux avant le drame.
C'est une véritable scène d'horreur qui s'est jouée le 15 septembre 2014 dans un appartement de la rue de l'Oradou à Clermont-Ferrand. Une fillette de deux ans et demi est retrouvée égorgée. Celui qui a commis l'irréparable n'est autre que son propre père. Abdellah Lehkim, aujourd'hui âgé de 39 ans, était suivi depuis 2008 par un médecin psychiatre. Il prenait un lourd traitement médicamenteux, mais avait décidé de l'arrêter plusieurs mois avant le drame. Lehkim déclarera aux enquêteurs que, ce jour-là, il se sentait "agressé", que "ça délirait dans sa tête". Pour les experts, l'état psychotique a suivi et non pas précédé le meurtre. Mais ils relèvent aussi qu'au moment des faits, il était atteint d'un trouble psychique ayant altéré son discernement et le contrôle de ses actes.

Un meurtre méthodique selon l'avocat général

Au terme de deux jours et demi de débat, la cour d'assises du Puy-de-Dôme a finalement condamné Abdellah Lehkim à 25 ans de réclusion criminelle mercredi soir à Riom. Une peine supérieure aux réquisitions de l'avocat général qui avait demandé vingt ans d'emprisonnement. Selon Eric Maillaud, le prévenu "n'a pas eu un comportement compatible avec une abolition du discernement". C'est aussi dans cet esprit qu'a plaidé Me Jean-Hubert Portejoie, avocat de la partie civile. Il a argumenté que sa cliente, la maman de la fillette, "vivait la pire des souffrances... à perpétuité".
Abdellah Lehkim est décrit par ses proches comme étant très fragile, isolé, paranoïaque, souvent sujet à des crises d'angoisse. Notamment depuis le mariage avec la mère de la victime en août 2008 au Maroc. Un mariage "arrangé" entre leurs familles respectives. Chez lui, il était parfois violent avec sa femme, l'empêchait de sortir, de voir ses amis et s"enferme" de plus en plus dans la religion musulmane. Les deux années précédant le meurtre, il racontera qu'il ne fait rien de ses journées étant en invalidité de son emploi chez Aubert et Duval.
 C'est au 4ème étage de cet immeuble de la rue de l'Oradou que s'est joué le drame - Maxppp
C'est au 4ème étage de cet immeuble de la rue de l'Oradou que s'est joué le drame © Maxppp - Frédéric Marquet